Une étude de l’ordre des notaires fait le rapprochement entre prix de vente et performance énergétique d’un logement. Effectuer des travaux d’économie d’énergie pourrait faire bondir la valeur de votre bien… jusqu’à 22% !
Le diagnostic de performance énergétique (DPE) est aujourd’hui essentiel pour la vente d’un logement en France. Depuis 2006, il est obligatoire pour tous les logements destinés à la vente ou à la location, et depuis 2011, son affichage est même obligatoire sur les annonces. Les biens immobiliers sont évalués selon une lettre, de A pour les plus économes en énergie à G pour les “passoires thermiques”, indiquant la quantité de gaz à effet de serre émise par an et par unité de surface (en kg de CO2/m2/an) ainsi que la consommation annuelle d’énergie (en kWh/m2/an).
Une étude réalisée par l’ordre des notaires de France, publiée le 20 novembre, confirme l’importance de cette note au moment de la vente ou de la location d’un bien. Pour les maisons anciennes étiquetées A ou B, elles se sont vendues en moyenne de 6% à 14% plus cher que celles étiquetées D avec des caractéristiques comparables, en 2017. La décote augmente avec l’ancienneté des maisons. Pour les logements collectifs, les appartements anciens étiquetés A ou B se sont vendus en moyenne de 6% à 22% plus cher que ceux classés D. De manière générale, pour les logements plus récents construits depuis 2001, la plus-value engendrée est de 5% pour une classe C et de 10% pour la classe A ou B, comparé à une classe D.
Une précédente étude des notaires de France avait estimé que la valeur d’un bien immobilier était majorée de 5% pour chaque niveau gravi dans l’étiquette énergétique. Soit une augmentation de 30% si l’on passe de G à A.
Il est important de noter que les propriétaires réalisant un diagnostic de performance énergétique peuvent bénéficier d’un crédit d’impôt pour la transition énergétique, équivalent à 30% des dépenses d’audit. Une aide non négligeable, car selon une étude récente de l’Ademe, gagner une classe de DPE, par exemple passer de C à B, nécessite un investissement d’environ 16 000 euros.
Améliorer l’isolation des vieux logements permet donc de soulager le portefeuille des propriétaires tout en réduisant les émissions de CO2. En 2017, plus d’un tiers des logements vendus étaient classés D, et les logements les plus énergivores (E, F ou G) représentaient 38% des ventes, laissant seulement 22% des logements vendus avec une étiquette A, B ou C. Selon une autre étude de l’Ademe, les logements construits avant les normes actuelles de construction représenteraient 65% de la consommation d’énergie du parc de résidences principales. Cependant, depuis 2014, la part des moins bonnes étiquettes (F et G) diminue de 5 points tandis que celle des meilleures étiquettes (A et B) augmente de 2 points, indiquant une tendance à l’amélioration.
Ces chiffres soulignent l’importance de la performance énergétique des logements en France, tant du point de vue financier que de la lutte contre le changement climatique.